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La banane

De Martinique et Guadeloupe !

7 juillet 2019

Balade au cœur des bananes

Aux Antilles françaises, la banane n’est pas qu’un fruit. Elle est économie, projet, avenir, médicament, souffrance, malheureusement aussi, et… Elle est un musée. A Sainte-Marie, commune du nord de la Martinique, berceau du Bélé, charnière géographique entre le sud et le nord, magnifique baie perturbée par une houle sauvage venue de l’Atlantique, la banane a installé son histoire, à l’intérieur des terres, au cœur même de l’une des plus importantes zones de production. 

Le Musée de la Banane a trouvé sa place à l’Habitation Limbé, ancienne habitation sucrière, reconvertie tout d’abord en bananeraie, puis, en musée explorant, sur ses quatre hectares toutes les facettes du fruit. 

 

Pré- visiter le musé de la banane Martinique : Suivez le guide ! avec alwego

D’abord, l’habitation en elle-même, une maison créole aux volets blancs, aérée par l’air pénétrant de part et d’autres, comme dans toutes ces maisons qui ne nécessitent nullement la climatisation, car (bien) conçues au temps où elle n’existait pas. A l’intérieur, sont présentées l’histoire, la botanique et la culture de la banane. 

Le bananier n’est pas un arbre… Et non ! C’est une herbe… Géante, certes, car pouvant atteindre jusqu’à six mètres à la Martinique. Sur les mêmes racines et se nourrissant de la même sève, vous avez trois années de tiges : portant les bananes, celle de l’année, sèche celle de l’an passé, et grandissant, la prochaine. Les unes poussent les autres, telles des enfants se nourrissant de leurs mères. 

La banane est originaire d’Asie du sud-est. Les premières espèces, sauvages, étaient à graines noires. Au fur et à mesure de son évolution, de son voyage autour du monde et des recherches faites par ses producteurs, elles sont devenues fruits à pulpe, composés à quatre-vingt-dix pourcents d’eau, riche en glucides, potassium et vitamine C, très énergétiques. Elle est reconnue pour ses propriétés médicinales, astringentes, diurétiques et désinfectantes, et est très utilisée dans la pharmacopée traditionnelle martiniquaise. Pas seulement ! La banane sert également dans la médecine moderne contre les affections cardiaques. Depuis quelques années, des entreprises travaille aussi sur l’élaboration d’une fibre textile extraite des pétioles, les bases des feuilles des bananiers. Un fruit complet, de type « couteau suisse », empli de vertus et de promesses. 

Un antillais actif sur vingt travaille dans la filière « Banane », soit plus de dix mille emplois directs et indirects. C’est le premier employeur privé de la Martinique. De la cueillette à l’export, en passant par la formation, ce moteur de l’économie antillaise travaille au quotidien pour pérenniser ses emplois, en créer de nouveaux, développer son activité, et s’ouvrir au monde. De nouvelles pratiques agricoles permettent la labellisation, d’où une valorisation des récoltes. Ce sont aujourd’hui plus de trente métiers différents liés au fruit, et soixante pourcents des ouvriers agricoles martiniquais. Chaque semaine, vingt-sept millions de bananes, soit 119 000 tonnes, quittent les Antilles vers la France hexagonale. Dans le monde, la production représente plus 110 millions de tonnes, soit environ 3330 kilos de bananes par seconde. Un des fruits les plus consommés ! L'Inde est le premier producteur mondial devant la Chine et les Philippines. La consommation en Europe a fait un bond en 2017, avec une progression de presque cinq pourcents. Progression qui a profité, surtout, à la banane dite « dollar », produites par trois géants américains, Chiquita, Dole et Del Monte. L’alternative ? La banane bio, fer de lance, des enseignes de grande distribution pourra représenter jusqu’à 12% des ventes en France. Pour ce faire, Banamart et ses 630 adhérents antillais ont élaboré un concept nouveau, la banane équitable française, lancé lors du Salon de l’Agriculture de 2018. Les agriculteurs de Martinique et Guadeloupe se battent pour la reconnaissance de leur travail de qualité face aux quantitées de bananes etrangeres et dont la qualité est moins vérifiable qui souhaitent inonder le marché francais. Visitez le musée de la banane Martinique, vous verez ils ont fait les choses bien !

Avant de partir vagabonder au cœur des cinquante-cinq variétés de banane, il faut aussi prendre conscience que sa culture a nécessité de 1972 à 1993 l’utilisation d’un pesticide, le chlordécone. L’insecticide a protégé les récoltes, en empoisonnant les terres antillaises et les bords de mer. Il persiste dans les sols et les eaux pour des centaines d’années. Interdit en France métropolitaine en 1990, il a été utilisé encore pendant trois longues années. Cercle très vicieux : l’économie de l’île est liée à la Banane, le charançon attaquait la banane, le chlordécone tuait le charançon et sauvait la banane. A court terme, c’était la solution. Mais cette solution ternit l’avenir de milliers d’ouvriers agricoles. Le 3 juillet 2019, Mediapart révèle que l’Inserm admet « la relation causale entre l’exposition au chlordécone et le risque de survenue du cancer de la prostate est vraisemblable. » Enfin…

 

Madinina, la Martinique, l'ile aux fleurs

La plantation est très agréable, un chemin permet de découvrir, grâce à des panneaux de bois, les noms de chaque espèce e bananes. La Musa paradisiaca ou plantain, elle n’est pas sucrée et ne se déguste que cuite, bouillie ou frite. La plus répandue sur les étals : la Cavendish, douce et bien jaune quand elle est mûre. La grande et la petite naine, toutes courbées, la Poyo, toute sucrée, la figue pomme, emplie de saveurs. Un délice ! La banane rose, à la peau éponyme et à la chair blanche… Cinquante-cinq sortes de bananes différentes ! 

Chemin faisant, vous verrez des hibiscus, des heliconias, des balisiers, des oiseaux de paradis, des grappes de bougainvilliers, des anthuriums d’un beau rose fuchsia et d’autres, peut-être plus timides, d’un blanc étincelant, comme de la porcelaine. Regardez ces fleurs en forme de trompettes, tournées vers le bas, nommées goutte de sang, certainement pour leur belle couleur écarlate. Des cannes d’eau, sorte de pompon ou corolle blanche quand elles éclosent. Des roses de porcelaine, magnifique trésor de la flore tropicale. Ici, des ananas. Non, pas là-haut, l’ananas pousse au creux d’une plante, pas d’un arbre. Vous tomberez en extase devant les arbres du voyageur, les flamboyants, qui le sont. Des bambous, majestueux, offrant ombre et fraicheur à qui se laisse abriter. Vous découvrirez des goyaviers, des tamariniers, des manguiers, des arbres fruitiers exotiques mais familiers.  

La Martinique se nomme Madinina, littéralement « l’île aux fleurs », et cet endroit en est l’une des preuves. 

 

Fin de notre visite virtuelle de musé de la banane !

Les boutiques, petites cases créoles colorées, permettent de gouter des bananes, mûres à point, et leurs dérivés : confitures, bonbons, chips et encore bien d’autres friandises. Des souvenirs aussi, pour conserver un peu de cet endroit chez soi. 

La feuille de bananier permet l’élaboration de bijoux originaux, légers et doués, parait-il, d’un don hors du commun : ils éloigneraient les mauvaises ondes, les makrelages comme on dit là-bas, les méchancetés et autres vicissitudes. Vrai, faux, quelle importance ! Cela donne une bonne excuse d’arborer fièrement un joli collier ou une paire de boucles d’oreille… 

Quand le shopping est fini, l’envie de déguster de bons petits plats se fait sentir. Direction, le restaurant du musée de la Banane : La Bananeraie, où sont proposées des spécialités créoles et d’autres à base de banane, bien sûr. Bouchées de banane légume épicées et parfumées à la morue, mélange de banane Ti-nain, haricots rouges et viandes, pâtisserie à base de bananes, des délicieux cocktails de bananes et de fruits locaux, avec ou sans rhum. Un mélange osé et gouteux de mets traditionnels revisités. 

Ensuite ? Redescendre, repu et comblé, vers Sainte-Marie, seulement pour sentir la brise venue de l’océan. Et si cela est possible, parcourir le timbolo qui sépare la ville de l’îlet, bande de sable blanc créée par les courants marins, avec l’impression, un peu magique et féérique, de marcher sur l’eau.