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Le Lamentin Martinique

Le Lamentin, porte de la Martinique !

24 juillet 2019

 

Le Lamentin est l’entrée de l’île, bien que située en son juste milieu. 

En effet, la majorité de ses visiteurs arrivent par avion, du monde entier, à l’Aéroport International Aimé Césaire. Créé en 1949 et mis en service l’année d’après, il s’étend sur 337 hectares et peut accueillir jusqu’à deux millions cinq cent mille passagers par an. Dans les faits, il est le douzième aéroport français avec 1 864 582 passagers et le troisième des départements ultramarins, après Pointe-à-Pitre et la Réunion. Le voyage commence vraiment à l’aéroport. Quand les familles viennent accueillir les voyageurs, heureux de les retrouver après des mois de séparation. Ici, on appelle cela « une arrivée de Paris », que vous arriviez vraiment de Paris ou de Tourcoing ! Il y a quelques années, et ne doutons pas que cela existe encore, les martiniquais qui partaient en métropole ne revenaient qu’une fois tous les deux ans. Alors, bien sûr, chaque arrivée était une fête ! La famille toute entière se déplaçait pour accueillir celui qui revenait, enfin, au pays. Petite foule tassée devant les grandes baies vitrées qui séparent le hall d’arrivée de celui où les bagages sont distribués. Embrassades, larmes, sourires, brouhaha, quand enfin les passagers, souvent plus épuisés par l’attente interminable devant les tapis à bagages que par le vol lui-même, débouchent dans leurs bras, grands ouverts ! 

Une fois l’accueil passé, on sort de l’aérogare. Là, le choc. Après 18 heures, il y a le chant des grenouilles. Ce petit bruit persistant, pénétrant, étrange, qu’on oublie vite sur place, et auquel on pense souvent quand on ne l’entend plus. Il y a aussi la chaleur de l’air, une chaleur moite, parfumée, qui vous prend de la tête aux pieds, qui vous enivre comme un verre de rhum, qui vous fait voyager. An nou allé ! 

Le Lamentin aéroport aimé cesaire, 

oui mais... pas que

C’est surtout le poumon économique de la Martinique : soixante-trois kilomètres carré, 40 000 habitants, cinq zones industrielles, deux ZAC, deux centres commerciaux et la raffinerie de pétrole de la Martinique. La ville accueille aussi les grandes administrations, telles que la Sécurité Sociale, la CAF ou la Chambre d’Agriculture. 

Ce sont aussi vingt-deux écoles, de la maternelle au lycée et quatre-vingt-quatre lieux d’enseignement, que ce soit culturel, sportif ET professionnel. La ville prévoie l’avenir ! Et il le faut, car il y a cent quatre-vingt naissances de plus, par an, que de décès. 

Malheureusement, comme dans de nombreuses villes ultramarines, le taux de chômage est de 21.3 % et celui de pauvreté avoisine les 26 % (chiffres INSEE de 2016). 

Autres chiffres, permettant de se rendre compte de la dynamique commerciale du Lamentin : 8362 entreprises, dont 78.5 % de commerces et services. L’agriculture ne représente qu’un pourcent de l’activité économique de la ville. 

Les lamentinois disposent aussi d’une médiathèque, d’un Office de la Culture, de trois centres culturels et même d’un hippodrome. Celui de Carrère, où se déroulent seize journées de courses hippiques par an, trot attelé et galop, accueillant mille personnes assises. 

Une ville moderne, en plein essor, accueillant un transport collectif en site propre. Le TCSP a été mis en service le 13 août 2018 entre Fort-de-France et la Lamentin. Son objectif est double : réduire les embouteillages (nombreux !) et se déplacer proprement. Pendant quelques presque trente ans (le projet a été évoqué pour la première fois en 1990), le TCSP a été « l’arlésienne » de la Martinique. On en parlait beaucoup, et on ne le voyait jamais ! Mais, tout arrive à qui sait attendre : aujourd’hui, dix-huit lieux sont desservis entre Carrère et la Pointe Simon à Fort-de-France. 

 

Nature, culture Le Lamentin Martinique

Le Lamentin est aussi un lieu où la nature a ses droits. La rivière La Lézarde, la plus longue de la Martinique avec ses trente-six kilomètres, traverse la ville. Elle prend sa source aux Pitons du Carbet et se jette dans la Mer des Caraïbes. Son bassin versant, ou l’espace drainé par la rivière, est de 116 km², soit le plus important de l’île. En 2015, est découvert un crocodile, qui n’avait rien demandé, sur ses berges, vers l’aéroport. Cela faisait déjà un moment que les pêcheurs du coin dénonçaient sa présence. Mais nul ne semblait les croire, jusqu’au 4 mai 2015 où des gendarmes survolant la zone en hélicoptère attestèrent de son existence. Du coup, il eut un nom : « Georges ». Il fut alors recherché activement. Depuis, Georges n’apparait plus qu’à ceux qui ne le cherchent pas… Il serait donc toujours bien vivant et la rumeur dit qu’il aurait fondé une famille. Il y avait donc une Georgette ! Affaire à suivre. 

Il se peut que le reptile se soit réfugié dans la Mangrove. La Mangrove est un écosystème de marais maritime, composé d’arbres spécifiques, acclimatés aux milieux salés. Elle s’étale sur 1800 hectares, dont mille auprès du Lamentin. Elle a un rôle fondamental dans la préservation des milieux, en protégeant de nombreuses espèces animales, oiseaux, crabes, mollusques, crustacés et poissons, tous amphibies. C’est une forêt de palétuviers entre mer et terre. C’est un endroit caractéristique des contrées tropicales, étonnant, à découvrir en bateau ou en kayak, en se protégeant des moustiques. 

 

Plus au sec, le Château Aubéry : construit de 1928 à 1930 par la famille éponyme, l’Habitation est dans le quartier de Croix Rival. Elle a d’ailleurs longtemps porté ce nom. Le propriétaire, Eugène Aubéry, accueillait ses visiteurs sur un perron, en mosaïque, marquée à ses initiales. Le château est Art déco, dessiné et construit par l’architecte Germain Olivier et un entrepreneur italien, Giuseppe Volpi. Orphelin, celui-ci s’est enrichi en exportant du tabac du Montenegro et en investissant l’argent gagné dans l’électricité italienne. Mussolinien et franc-maçon, ce qui n’allait pas vraiment l’un avec l’autre, il devient président de l’équivalent du MEDEF français, la Confindustria et ministre des finances. Il a également été à l’origine de la création de la Mostra de Venise, le festival international de cinéma italien, ce qui explique que les trophées offerts aux meilleurs acteurs et actrices se nomment les coupes Volpi. Il sera acquitté de ses responsabilités pendant la période fasciste et mourra diminué par la maladie d’Alzheimer. 

Germain Olivier était un architecte français de Montauban qui a réalisé le Château Aubéry et la Préfecture de Martinique. Elève des Beaux-Arts, il obtient son diplôme DPLG en 1903, à 34 ans. Nommé architecte des Hospices de Montauban, il dessine de magnifiques villas à Hendaye, à Irun, en Espagne, quelques palaces en Belgique, des monuments et autres villas en Afrique : Sénégal, Côte d’Ivoire. Ensuite, sans y aller, il redessine les plans de la Banque franco-chinoise de Hanoï au Viet-Nam. Depuis 1923, c’est un de ses amis qui est nommé Gouverneur, Henri Richard, qui lui commande le Palais du Gouvernement, aujourd’hui Hôtel de la préfecture, à Fort-de-France. Lors d’un de ses séjours, son ami lui fait rencontrer Eugène Aubéry pour qui il conçoit le Château. Brillant et avec un réseau important et intéressant, il collectionne les prix et les concours gagnés : Légion d’honneur, officier du Dragon de l’Annam, commandeur de l’Étoile noire du Bénin, grande médaille d’honneur des Monuments historiques. S’il réalise de nombreux monuments publiques comme des écoles, casernes, hôpitaux, de façon académique, en revanche, sa créativité s’épanouit dans les nombreuses œuvres privées qu’il crée : élévations, plans dissymétriques, originalité et recherche. Dans les deux cas, il travaille le béton armé, matériau nouveau à l’époque, qu’il laisse apparent. Sa célébrité lui vient de ses six participations éphémères aux expositions internationales européennes : il pense et réalise des pavillons des colonies, vitrines de l’empire français, dont la presse se fait l’écho enthousiaste. 

Le Château se voulait la représentation luxueuse de la fortune de la famille Aubéry. En nommant maitre d’œuvre l’architecte de l’Hôtel de la Préfecture, le maitre des lieux marquait son territoire. La structure métallique et les armatures en béton armé viennent de métropole par bateau, les décors de stuc et le mobilier également. C’est Camille Garnier, sculpteur parisien qui les imagine. La Maison est immense et somptueuse : des salons, un fumoir, une salle à manger, dix chambres, leurs boudoirs et salles de bains, un belvédère, des terrasses, une dépendance et ses cinq chambres, quatre appartements indépendants, et un grand garage pour six voitures. Bien sûr, une piscine ! 

Après la mort des époux Aubéry, la maison décline doucement et sûrement, avant d’être réhabilitée. En 1992, elle est inscrite au titre des Monuments Historiques, puis au Patrimoine du XXeme siècle, en 2015. 

 

Au fait, pourquoi Le Lamentin ? 

La commune se nomme ainsi parce que des Lamantins venaient se baigner dans la rivière la Lézarde et l’un d’eux fut retrouvé sur sa berge, donnant ainsi l’idée du nom. Les Lamantins sont de gros mammifères marins, herbivores, paisibles, qui aiment nager dans des eaux à plus de vingt degrés. Ce sont un peu de grosses vaches des mers, d’au moins 500 kilos ! En souvenir de ces animaux, disparus des côtes martiniquaises aujourd’hui, une statue trône devant la Mairie du Lamentin.